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Drones: oiseaux de paix ou de malheur ?


Drone de livraison, d’observation, de secours ou de guerre, ces oiseaux artificiels sont partout. Faisons ici un survol de ces bibittes qui envahissent nos ciels.


De nouvelles bibittes

L’esprit attentif qui regarde des films dernièrement aura sans doute remarqué l’omniprésence des séquences filmées en plongée à partir du ciel. C’est grâce au nouveau dieu du ciel, le drone.


Doté de quatre hélices et volant à la verticale et à l'horizontale ou harnaché d’ailes et se déplaçant à l’horizontale, les drones sont des véhicules contrôlés à distance. Ses usages ont été multipliés depuis les premiers modèles qui n’étaient réservés qu’aux manœuvres militaires.

On entend le sifflement d’insecte des drones dans le domaine des médias, de la surveillance de territoire, en agriculture et environnement, en topographie, en inspection de structure, dans le transport d’objet et, bien entendu, dans les zones de combat.


Vue d’en haut

Avant l’avènement du drone, le seul moyen de filmer un plan fixe à partir du ciel était l’hélicoptère. Dispendieuse, l’utilisation de l’hélico est limitée à certaines zones de vol. Plus agile, moins cher et capable de s’introduire dans de multiples recoins, le drone a vite pris la place de son grand frère hélico dans toutes les applications médias, du cinéma à la télévision.


L’œil du ciel

Avec ses systèmes de stabilisation sophistiqués, la petite machine volante devient un œil précis sur ce qui se passe au sol. Il va de soi qu’il devint rapidement un outil de surveillance polyvalent. Il permet à un seul opérateur de surveiller dynamiquement d’immenses territoires à partir d’un poste de commande.


Ainsi, le drone est devenu un acteur important et omniprésent dans la surveillance des frontières. On l’entend rôder, à basse altitude, par exemple, le long de la limite entre les États-Unis et le Mexique, entre les deux Corée, entre Israël et la Palestine.


Même si les lois en régissent de plus en plus la présence, les drones sont aussi légion dans les zones urbaines. Tous les services policiers des grandes villes sont aujourd’hui dotés de drones tactiques permettant de surveiller, d’identifier des suspects et même d’intervenir lors d’une tragédie.


Secours et livraison

Les innovations technologiques des matériaux de synthèse et en matière de composantes électroniques ont permis de construire des drones plus puissants et jouissants d’une grande autonomie. De sorte qu’il devint possible de lui faire transporter des objets. Comme ce drone médical qui atterrit auprès d’une personne blessée. Téléguidé, le drone permet à un médecin de voir et d’interagir avec la victime. L’appareil transporte du matériel de premiers soins ainsi qu’un défibrillateur.



Il ne fut pas surprenant de voir que tous les restaurateurs offrant des services de livraison virent dans le drone une opportunité intéressante. Économique, rapide (il peut voler en ligne droite au lieu de suivre les rues) le drone sembla le moyen de l’avenir. On vit donc les géants, comme Amazon, offrir la livraison par drone. Cependant pour bien des endroits dans le monde, le vol des drones en milieux urbains fut rapidement restreint aux services publics. Comme certains diraient : le volatile est mort dans l'œuf.



Agriculture et environnement

L’intelligence artificielle permit de faire un grand pas en avant dans l’analyse des images recueillies par les drones. Ce fut le cas dans le domaine des recensements de la faune et de la flore. Grâce aux images précises, il est maintenant possible de suivre les migrations animales et les changements climatiques et végétaux de la planète.


La prolifération des drones dans les sciences naturelles et d’environnement permet d’obtenir des diagnostics précis autant sur les mouvements des glaciers que sur la disparition des forêts équatoriales. De plus, les pollueurs craignent, du ciel, les nouveaux yeux de mère Nature.


L’IT180 à rotor contrarotatif d'Infotron.

L’inspecteur

Comment faire une inspection minutieuse de l’extérieur de la tour Eiffel, de la tour penchée de Pise, du gratte-ciel Burj Khalifa et des grands ponts du monde ? Oui, bien sûr avec des drones. C’est sans doute une des fonctions les plus utiles du drone. Jusqu’à son arrivée, une surveillance méticuleuse des surfaces extérieures des super grandes structures était difficile et très risquée. On arrivait bien à scruter les grandes constructions grâce à des clichés à partir d’hélico, mais cela n’avait rien à voir avec les « close-ups » (images rapprochées) pris par les drones à un mètre de la structure.


Le drone guerrier

De grandes avancées technologiques sont issues de la recherche et du développement stimulés par les guerres. N’aurions-nous pas pu atteindre ces évolutions sans les conflits? La question se pose.


La plupart des gens pensent que les drones sont apparus durant la guerre du Golfe lors de frappes américaines au Pakistan et au Yémen. Mais, en fait l’idée d’un appareil piloté à distance est apparue aussitôt que l’on a inventé le téléguidage sans fil au début du XXe siècle.


D’abord une bombe volante, il devint ensuite un outil de surveillance. Mais c’est dans les années 2000 que le drone atteignit ses lettres de noblesse. Lui donnant les proportions d’un petit avion de chasse, les techniciens de l’armée le dotèrent des toutes dernières technologies de communication et d’armement. La visée précise du laser, associée à la reconnaissance faciale, a fait du drone une arme redoutable.


Abrités dans un centre de contrôle secret, les pilotes manœuvrent les appareils à distance grâce à des relais satellites couvrant la planète. À la différence de ses petits frères à quatre hélices, les drones militaires ont plus un profil d’avion que d’hélicoptère, ce qui leur donne une autonomie beaucoup plus grande ainsi qu’une altitude les rendant difficiles à repérer.


Mais pas parfait

Cependant, le drone n’est pas parfait. Bien des obstacles se dressent devant lui. Son principal ennemi est le climat. Comme la plupart des aéronefs, le drone ne peut voler durant un orage violent, un ouragan ou des pluies torrentielles. Naturellement, le feu et le froid intense peuvent lui être fatals. Il n’est pas à l’abri de bris causés par un voilier d’oiseaux ou d’une attaque d’un grand oiseau de proie.


Les drones s’amusent

La multiplication des drones dans plusieurs domaines a entrainé la commercialisation de petits appareils destinés au grand public. En un rien de temps, des centaines de pilotes en herbe sillonnent, par procuration, les ciels du monde.


À l’aide d’une petite console de contrôle avec ses manettes et son écran ou affublé d’un casque-écran, l’opérateur voit à travers les yeux de l’oiseau artificiel. Il peut ainsi filmer ou tout simplement visiter les alentours du haut du ciel.


Il n’y avait qu’un pas à faire pour en faire un jeu. Des courses sont organisées où les drones compétitionnent d’adresse afin d’être le premier à franchir un parcours rempli de dangers et d’obstacles.

 

Épilogue

Avec la stabilité de ses quatre hélices lui permettant le décollage vertical, le drone a influencé l’aviation moderne.


De sorte qu’on voit apparaître de nouveaux véhicules volants urbains utilisant les principes du drone. On peut déjà entrevoir les drones taxis pilotés à distance par un chauffeur qui, en même temps, regarde le match à la télé.



Merci aussi à ceux qui n'ont pas lu.


 

RÉFÉRENCES



Auteur :Jobard, Rodolphe

Éditeur :Paris : Eyrolles, 2014




Auteur :McCurley, T. Mark, auteur.

Éditeur :Paris XIVe : Éditions du Seuil, 2015



Auteur :Elliott, Alex

Éditeur :Malakoff : Dunod, 2017




 


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