La crise mondiale que fut la pandémie de la COVID-19 a révélé une chose : sans gestion globale, les humains sont loin d’être prêts à affronter, vraiment tous ensemble, une catastrophe planétaire.
L’improvisation
Lors de la pandémie de 2020, on a pu constater comment l’humanité est désorganisée, démunie quand vient le temps de gérer une crise qui s’attaque directement à la vie humaine, peu importe où elle se trouve sur le globe. Comme une école attaquée par un tireur fou où les classes agissent, en panique, chacune à sa manière sans aucune consigne commune.
COVID-19 : un avertissement
L’un des avertissements que la pandémie nous a envoyés est que, sans coalition mondiale, un virus mortel beaucoup plus virulent pourrait décimer la population mondiale avant même qu’elle ait pu réagir. Impossible ? Souvenons-nous que l’impossible d’hier est souvent la réalité de demain.
L’impossible d’hier est souvent la réalité de demain.
La vérité est que nous ne sommes pas prêts. Dans un cas d’urgence planétaire, une coalition mondiale est primordiale.
La mort en douze heures
Afin d’illustrer clairement le danger, voici un scénario catastrophe. Un virus inconnu hyper contagieux donne la mort en douze heures. Appelons-le Vico-10. On ne sait comment il se propage. Quand on en confirme l’existence, il y a déjà des milliers de décès.
Un exemple terrifiant
Une personne infectée par l’hypothétique Vico-10 meurt en douze heures après avoir potentiellement contaminé une dizaine d’autres individus qui mourront dans une douzaine d’heures après avoir infecté chacun x nombres d’autres. On voit ici une urgence d’agir sans comparaison à la propagation de la COVID-19 dont la période d’incubation accordait quand même un délai important avant de provoquer le décès du patient.
Mathématiquement la multiplication des cas serait stupéfiante. Après vingt-quatre heures, trois vagues de contaminés sont décédées. Après l’atteinte de milliers d’infectés, toutes les huit heures les chiffres de l’équation grandissent pour atteindre les millions de morts par huit heures.
Devant ce scénario, on se rend subitement compte que les balbutiements et la gestion mondiale bancale de la COVID-19 ne suffiraient pas ici. C’est là que la communauté internationale se verrait imposer une gestion planétaire, seule manière d’endiguer la fin de la race.
Un gouvernement planétaire d’urgence
Face à leur disparition imminente, les humains seront forcés de s’unir au-delà des races, des couleurs, des politiques et des idéologies. L’humanité comprendra ultimement que sa survie dépend du rassemblement de ses ressources en un front commun pour la survie de l’espèce.
À l’arrivée du milliard de décès, les nations habituellement dissidentes face aux politiques internationales et même les régimes totalitaires comme la Chine, la Russie, la Corée du Nord adhèreront et même demanderont une gestion planétaire. Mais sans plan préétabli, sans une organisation déjà en place, le temps sera le pire allier du virus et pour l'humanité il sera trop tard.
Gérer une crise mondiale
Proposons donc à la planète les bases d’un système de gestion de crise mondiale. En cas de pandémies ou de catastrophes climatiques majeures, le Gouvernement de crise mondiale entrerait en action, déjà prêt et fonctionnel.
Ayant ses racines sur chaque continent, le Gouvernement de crise mondiale serait à même de prendre des décisions rapidement et d’enclencher des interventions claires et uniformes autour de la planète.
La constitution du Gouvernement de crise mondiale
En ressources humaines, la participation proportionnelle des cinq continents aux sections du Gouvernement de crise mondiale forme la base du personnel actif. Ainsi, on retrouve, par exemple, des scientifiques de chaque continent dans la section Santé. Provenant des cinq continents, des experts de chaque domaine remplissent toutes les autres sections de gestion.
L’Organisation des Nations Unies (ONU) pourrait être l’organisme qui formerait le Gouvernement de crise mondiale. Et, par exemple, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pourrait s’occuper de la constitution du secteur Santé et le Tribunal pénal international (TPI) ferait une bonne base pour la section Sécurité.
Un groupe d’intervention multi nation
En cas de pandémie grave, le consensus de la section scientifique permet de communiquer, d’une seule voix les mesures à prendre avant et après la découverte d’un remède. Et c’est ici qu’intervient le groupe d’intervention international, formé d’un million de personnes (les anges gardiens) fournies par les cinq continents en proportion de leur population.
On obtient donc un contingent d’intervenants qui, dans chacune de leur contrée, sont à même d’aider l’application des consignes et de supporter les populations touchées.
Rembobinons la COVID
Si on rembobine au début l’historique de la COVID-19 et qu’on y applique le processus de crise du Gouvernement de crise mondiale, on constate tout de suite le comblement de trois grandes lacunes de la pandémie de 2020:
- un consensus scientifique mondial;
- une communication planétaire efficace;
- un groupe d’intervention mondial disponible.
Il est certain que l’instauration d’un tel système aurait été bénéfique face à la pandémie. Mais étant donné que la COVID-19 n’était pas mortelle à très court terme et qu’un vaccin a été trouvé relativement rapidement, la planète n’a pas cru bon de préparer un processus de défense sévère en prévision d’une maladie qui pourrait être pire que cette COVID, pour laquelle elle s’est débattue et se débat encore.
Et pire, si…
Beaucoup diront que ces suppositions sont alarmistes, utopiques et paranoïaques. Pourtant la dernière pandémie a bien révélé notre incapacité à nous prémunir contre des catastrophes à cause de nos courtes vues.
Il suffit de penser aux épidémies du passé qui, dans bien des cas, ne sont pas devenues pandémies (mondiale) parce que les moyens de transports internationaux existaient peu ou pas. Pensons à ce qu’auraient été les 400 millions de morts de la variole (19e siècle) à une
époque dotée de transports internationaux.
Les pires épidémies de l’Histoire
La Peste de Justinien : 50 millions de décès (541-549)
La peste noire : 75 millions de morts (1334-1353)
La Variole : 400 millions de morts (1520 - 1980)
Le choléra : 1 million de morts (1826 – 1833)
La troisième pandémie de peste : 12 millions de morts (1855 - 1959)
La grippe espagnole : 100 millions de morts (1918-1920)
VIH/SIDA : 47,8 millions de morts (1981 – en cours)
COVID-19: 17 millions de morts (2020 – en cours)
Variole : grande faucheuse du XXe siècle
Maladie contagieuse endémique qui allait et venait au cours de l’histoire et qui touchait surtout les enfants, la variole a causé de 300 à 500 millions de morts dans le monde rien qu’au XXe siècle. C’est de quatre à sept fois plus de victimes que n’en a fait la Seconde Guerre mondiale (75 millions de morts).
En 1885, la variole a frappé fort à Montréal. « Ç’a été la panique, les autorités sanitaires ont décrété la vaccination obligatoire pour tous les résidents de la ville, mais à cette époque-là, les gens ignoraient ce que c’était, un vaccin, et ç’a provoqué une émeute », raconte Denis Goulet*.
La vaccination de masse à l’échelle mondiale a éradiqué la variole en 1980. « C’est l’une des plus grandes réalisations en matière de santé publique », dit-il.1
*Denis Goulet, spécialiste de l’histoire de la médecine et des maladies.2
Prévoir l’imprévisible
Que peut-il donc arriver de pire ? Comment se protéger de danger qu’on ne connaît pas ? Simple : élaborer des scénarios possibles et impossibles. On se doute bien que, comme l’Histoire l’a prouvé, ce sont les scénarios impossibles qui se réaliseront.
Les imprévus
Pandémie causée par un virus très virulent qui se propage dans l’air et dans l’eau
Une météorite géante s’écrase sur la Terre répandant un gaz mortel dans l’atmosphère de la planète
Une éruption volcanique gigantesque propage un nuage toxique transporté autour du globe
Un phénomène inexpliqué cause des pluies acides corrosives partout sur Terre
Un tremblement de terre planétaire
Sans une gestion globale du monde, ces derniers scénarios risquent fort d’être fatals pour la race humaine. L’humanité le réalisera-t-elle à temps ? Selon le temps hypothétique qu’il nous reste à vivre, c’est à suivre…
Épilogue
Peut-être que nous nous en faisons pour rien au sujet des scénarios de pandémies et, en fait, c’est l’apocalypse climatique qui fera que nous serons tous disparus bien avant, en bonne santé, tués par des cataclysmes naturels. Laissant la nature se recréer et lécher ces plaies vives qui lui rappellent cette race humaine inconsciente.
Merci aussi à ceux qui n’ont pas lu.
RÉFÉRENCES
1
Pires épidémies et pandémies de l’histoire - La Presse, Nicolas Bérubé 2 nov. 2021
2
Brève histoire des épidémies au Québec - Denis Goulet
3
L'actu -Playback presse - Caricature
Informations supplémentaires
Statista
Les pandémies les plus meurtrières au fil du temps - Claire Jenik, 7 janv. 2022
Gavi - L'alliance du vaccin
25 juillet 2022 - Maya Prabhu, Jessica Gergen
Futura
Index Santé
Passeport santé
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