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René Goyette

L'enrobage de la femme


La robe a longtemps été portée par les deux sexes. Ce n’est qu’à la fin du Moyen Âge (15e siècle) que l’homme commença à porter la culotte et que la robe devint un attribut strictement féminin. Jetons un regard qui ne sera qu’à la dérobée, car immense est l’histoire de ce vêtement dont les designs furent des marqueurs culturels et temporels importants, jalons de la vie des femmes d'hier à aujourd’hui.

Corsets et crinolines

On peut estimer que la robe féminine a aujourd’hui environ 500 ans. Pendant ces cinq siècles, le vêtement a connu des milliers de mutations provenant autant d’innovations populaires que de créations de grands designers. Paradoxalement, le costume masculin, lui, n’évolua guère. Selon l’historien Georges Vigarello1 la robe et le pantalon sont des attributs engendrés par la culture :

« L’habit court masculin opposé à l’habit long féminin, l’insensible différence entre l’homme confronté au travail, et la femme confrontée au décor, les unes vers l’esthétique, les autres vers la fonctionnalité. »1


Au cours de ces siècles, on vit donc apparaître les plus incroyables créations vestimentaires. L’habillement de la femme devenait ainsi un art sculptural rendant la femme attrayante et esthétiquement parfaite. Apparut un code de la forme prescrite de la robe selon l’époque : la femme devait avoir une taille de guêpe, un bustier plongeant sur des seins compressés aux limites d’expositions bien précises. Et le bas de la robe fut affublé de crinolines de plus en plus amples jusqu’à devenir ces immenses crinolines cages typiques du XVe siècle.


Pour tous les goûts

De nos jours, la robe est toujours bien présente. Elle a depuis longtemps adapté plusieurs types de design bien précis. D’abord elle fut catégorisée par sa forme, sa taille : taille A, taille empire. On en trouve une abondance de styles : robe style décontracté, robe chemise, robe légère, robe t-shirt, robe polo, robe pour le travail, robe noire, robe fourreau, robe baby-doll, robe portefeuille, robe de mariage, robe de bal, robe plissée, robe bustier, robe empire, robe longue : sirène, fourreau, vaporeuse. 2



À chaque corps sa robe

« Vous avez une poitrine menue ou généreuse, des hanches larges mais une taille mince, trouvez la robe idéale qui rehaussera votre silhouette et mettra en valeur vos attraits ! » C’est ce que proposent de nombreux guides qui s’appuient sur les différentes morphologies typiques de la femme. Il suffit d’identifier quel type de ligne on a, ensuite nous sont proposés des styles de robes qui s’y adaptent bien.



Quelle robe pour une morphologie en A (ou "triangle") ?

Vous êtes menue du haut (taille fine, petite poitrine et épaules étroites), avec un bassin, des cuisses, des fesses plus rondes ? Vous avez une morphologie en A !

L’important pour mettre votre silhouette en valeur, c'est de mettre l’accent sur le haut du corps, afin de lui donner du volume, tout en restant simple en bas, pour harmoniser le tout.


Quelle robe pour une morphologie en V (ou "triangle inversé") ?

Vous avez des épaules assez larges et/ou une poitrine généreuse, mais des hanches et un bassin assez étroit, et souvent peu de fesses ? Vous êtes un V !

Pour vous, c’est donc l’inverse de la silhouette précédente : il vaut mieux minimiser le volume sur le haut du corps, et l’accentuer sur le bas.


Quelle robe pour une morphologie en X (ou "sablier") ?

Vous avez la taille fine, avec des épaules et des hanches plus larges ? La largeur de vos hanches et celles de votre carrure sont à peu près équivalentes ? Vous êtes un X ! Cette silhouette est considérée comme la plus harmonieuse, car la largeur des épaules et celle des hanches sont égales, et la taille est marquée. Elle est donc la plus facile à mettre en valeur ! Vous pouvez simplement tout mettre !



Quelle robe pour une morphologie en H (ou en "rectangle") ?

Vous avez une silhouette plutôt harmonieuse, les hanches et les épaules au même niveau, mais votre taille n’est pas marquée ? Vous êtes un H !

Vu que vous avez une silhouette assez carrée, "féminisez" votre silhouette en H. Choisissez de mettre en valeur une des parties de votre corps : votre poitrine ou vos hanches, par exemple.


Quelle robe pour une morphologie en I ?

Vous êtes toute menue, longiligne, vos épaules et vos hanches sont alignées et votre taille peu marquée ? Votre morphologie est en I !

Elle est simplement la version plus étroite de la morphologie en H, mais aura tout de même quelques spécificités. Voici quelques conseils pour rendre cette silhouette un peu moins androgyne.


Quelle robe pour une morphologie en O (ou "ronde") ?

Votre silhouette en générale est ronde, vos hanches et vos épaules sont assez larges et votre poitrine est généreuse : vous avez une morphologie en O.

Votre silhouette est proportionnelle, respectez l’équilibre, que ce soit au niveau du volume, des motifs ou des couleurs.3

Robes célèbres

L’Histoire est jalonnée de vêtements féminins célèbres. Que ce soit les robes des reines, les robes des mariages royaux ainsi que celles de femmes célèbres, elles furent des marqueurs d’époque. Grâce au cinéma, il nous a été permis de voir des reconstitutions des modes anciennes.


Les robes iconiques

Le septième art a même créé ses propres costumes qui s’inscrivirent dans l’Histoire de la mode et du design. Voici un défilé des robes illustres du grand écran.4

(cliquez sur le bouton ci-dessous)

 

Et le pantalon ?

Ce fut au début du 19e siècle que les premières femmes portèrent un pantalon. Dès lors, en France, il fut interdit aux femmes sans l’autorisation :

« […] toute femme désirant s’habiller en homme doit se présenter à la Préfecture de Police pour en obtenir l’autorisation. » 5

Ironie de l’Histoire, l’interdiction du pantalon ouvrit la voie de protestation des femmes qui s’en servirent comme symbole d’affirmation. Le port du pantalon devint un signe du droit de la femme à la « libre disposition de son corps ». Selon l’historien Georges Vigarello6: « Et si la victoire du pantalon sur la robe était due au fait qu’elle a bien trop longtemps été un signe de contraintes pour les femmes ? »

Twiggy

Après la Deuxième Guerre mondiale, la taille de la robe s’amenuise de plus en plus, on crée la minijupe. Les femmes ne veulent plus être dominées par l’imposition d’un style vestimentaire. Grâce à Yves Saint Laurent, le pantalon prend rapidement le dessus et, dès 1965, la production de pantalons dépasse celle des robes et des jupes ! 5


Et des robes folles !

Comme dans toutes formes d’arts visuels, l’insolite est souvent l’avant-garde. Le domaine de la robe n’y a pas échappé.


Sur les tapis rouges des grands défilés, paradent des super modèles arborant les nouvelles tendances. Géniales, insolites, grandioses, improbables, inusités, l’innovation frise parfois la folie et l’impensable devient même nouvelle mode.


Épilogue

Bien qu’elle fît bien souffrir avec ses corsets serrés et ses chaudes crinolines immenses, la robe a apporté bien des couleurs et des créations uniques à la mode féminine. Tantôt une contrainte, tantôt un objet de désir, la robe a esthétiquement mis la femme en valeur.

Même si elle n’a pas toujours respecté la physionomie des femmes en créant un idéal parfois irréaliste du corps féminin, la robe fut quand même une chose propre aux femmes. Et même si souvent sa conception provenait d’une vision masculine, la robe fut au moins, l’un des rares privilèges que les femmes, à travers l’histoire, n’auront jamais partagé avec les hommes.


Merci aussi à ceux qui n'ont pas lu.


 

RÉFÉRENCES


1

Georges Vigarello — Wikipédia


2


3


4


5

6

 

Informations supplémentaires


La Robe. Une histoire culturelle - Du Moyen Âge à aujourd'hui



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