Nous avons tous déjà vu des étiquettes comportant des traductions incompréhensibles en français. Voyons ici le pourquoi, le comment et les dangers des mauvaises traductions.
Quel que soit votre pays, vous avez sûrement déjà été confronté à une étiquette de produit ou à des instructions d’utilisation tout à fait incompréhensibles. Dans ces cas, la plupart d’entre nous avons le réflexe de consulter les indications en anglais afin d’arriver à comprendre. Car, bizarrement, la langue anglaise est souvent correcte.
Traductions utiles ?
Il est vrai que pour beaucoup de produits, les instructions de dosage ou d’assemblage ne sont pas nécessaires. Par contre, pour bien des articles de consommation, les instructions et avertissements sont essentiels. Sans guidage adéquat, le montage de meubles à assembler peut devenir un cauchemar. De sorte que les renseignements d’assemblage sont garants de la qualité du produit final.
Danger
Certains diront que ce n’est pas grave, du moment qu’on parvient à comprendre. Mais parfois, l’interprétation d’une autre langue peut conduire à des erreurs pouvant être fatales. Pensons aux instructions d’utilisation de machines complexes, d’outils dangereux ou de produits toxiques ; une incompréhension ici peut causer de graves blessures, peut-être même la mort.
Traduire ou mentir
Si on ne lit pas les différentes langues, on risque de ne pas se rendre compte que parfois le message est différent d’une langue à l’autre. C’est un détail important, surtout s’il s’agit de dosage d’un médicament. On a vu déjà un médicament dont les indications en anglais précisaient que le produit ne s’adressait pas aux enfants ; en français il n’y était pas fait mention de la restriction aux enfants.
De même qu’une colle qui, en anglais, prenait une heure à sécher ; en français le temps de séchage était de trois heures… On est mieux de coller en anglais.
Commerçants perdants
Une traduction de qualité renforce la crédibilité d’une entreprise ou d’une marque. Alors, les conséquences de mauvaises traductions ne sont pas négligeables. Il en résulte une expérience client désagréable et des ventes perdues ainsi qu’une détérioration de l’image de marque et de la crédibilité de l’entreprise ou du produit. La négligence de bien traduire se traduit par une perte financière.
« Une bonne traduction peut augmenter les ventes. Pour vendre, il faut parler aux clients. Et ultimement, le mieux, c’est aussi d’adapter le contenu au public cible. » La traductrice Catherine Landreville.1
En plus, les commerces étant maintenant pour la plupart sur Internet, la qualité de la communication doit être impeccable étant donné que dans l’univers virtuel tout est question de confiance.
« Une bonne traduction peut augmenter les ventes. Pour vendre, il faut parler aux clients. Et ultimement, le mieux, c’est aussi d’adapter le contenu au public cible. » La traductrice Catherine Landreville.1
Canada bilingue ?
Le Canada se dit bilingue ; même si dans les faits, il n’y a que la province de Québec qui l’est. Et malgré la politique des deux langues officielles, l’anglais prédomine et les traductions de l’étiquetage et des instructions de produits sont souvent bâclées dans la langue de Vigneault.
« Le Canada se vante d’être un pionnier en matière de langues officielles. On a institutionnalisé les deux langues. Le gouvernement est l’un des plus gros employeurs chez les traducteurs. Mais de l’autre côté, les exigences aux entreprises sont aléatoires et assez faibles. » La traductrice Catherine Landreville.1
Mais pourquoi ?
Bon nombre d’entrepreneurs ne sont pas conscients des erreurs qui se glissent sur leurs emballages. Mais on en vient immanquablement aux personnes qui fournissent les traductions fautives. Ce sont souvent des individus au sein de l’entreprise qui parlent plus ou moins une autre langue et que l’on assigne aux traductions. Ne parlant pas la langue traduite, les patrons ne savent pas quand les traductions sont erronées.
« Ce qui me dérange le plus c’est lorsque la mauvaise traduction vient d’une riche multinationale, qui ne se donne même pas la peine de payer pour une traduction correcte. » La traductrice franco-torontoise, Odette Côté1
Les mauvaises traductions françaises de TELUS
Catherine Brisson/Paul Arcand Radio 98,5 [extrait]2
Les perles
Pour terminer, voici quelques perles de traductions erronées glanées dans les coulisses d’Internet.
Dans le hall d'un hôtel de Moscou : Vous êtes les bienvenus à visiter le cimetière où des compositeurs, artistes et écrivains russes célèbres sont enterrés tous les jours sauf le jeudi.
Dans une buanderie de Rome : Mesdames, laissez vos vêtements ici et passez l'après-midi à avoir du bon temps.
Dans un hôtel d'Athènes : On s'attend à ce que les visiteurs se plaignent au bureau entre 9h et 11h tous les jours.
Dans un hôtel japonais : Vous êtes invités à profiter de la femme de chambre.
En vrac, quelques traductions erronées qui font rire et sourire.
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Épilogue
Bon, encore une fois, il faut se plier à la tendance de n’accorder de l’importance qu’à la langue anglaise. On en vient à se demander si on ne devrait pas utiliser carrément juste l’anglais puisque, de toute façon, c’est la langue que l’on utilise afin de clarifier les mauvaises traductions.
Le problème est-il semblable dans les traductions vers d’autres langues ? On ne saurait dire, mais c’est fort probable. Cependant, il y a quand même un côté positif à tout cela : même si elles nous font parfois honte, nos étiquettes nous font rire.
Merci aussi à ceux qui n’ont pas lu.
RÉFÉRENCES
1
ONFR+ - « GÂTEAU AU CHINOIS » Étienne Fortin-Gauthier
2
98,5 FM - Montréal- Puisqu'il faut se lever 31-01-2018 - Catherine Brisson/Paul Arcand
Les mauvaises traductions françaises de TELUS
Lorsque mentionné, les images proviennent du site Protégez-Vous
Les erreurs de traduction loufoques de Protégez-Vous
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