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Le masque démasqué



Ce n’est pas nouveau que l’humain se sert d‘un masque pour couvrir son visage. Depuis des milliers d’années, le masque est utilisé partout sur terre pour trois grandes raisons : imiter l’image de quelqu’un d’autre; dissimuler son identité; protéger son visage des dangers. Explorons ensemble les facettes des milles visages du masque.


Visages des dieux

Tous ont vu ces sorciers déguisés au milieu de leur tribu en Afrique. Partout dans le monde les peuplades utilisèrent le masque pour personnifier leurs divinités. Parfois par une représentation animale, parfois par une vision artistique. La signification des attributs propres à chaque couvre-visage est directement reliée aux croyances de chaque civilisation. De sorte que chaque masque a son histoire et chacune de ses caractéristiques a une signification ou une valeur iconique.



« Les masques prirent des milliers de formes et de couleurs, ils exprimèrent la joie, la fête, la haine, la peur, la furie, la domination et la puissance. »

Outre leur représentation constante du visage, les masques prirent des milliers de formes et de couleurs, ils exprimèrent la joie, la fête, la haine, la peur, la furie, la domination et la puissance. Sur tous les continents, l’Histoire est peuplée de ces milliers de masques qui propagèrent les traditions, transmirent la vision spirituelle, les mythes des peuples en illustrant leurs croyances et leurs légendes.

BOU !

Le masque fut aussi un moyen de faire peur. Que ce soit le masque créé par les peintures de guerres des civilisations guerrières ou les masques horribles d’Halloween que l’on voit aujourd’hui, le masque véhicule de fortes émotions.


« Autant qu’il peut faire peur, le masque fut aussi utilisé pour faire rire. »

Autant qu’il peut faire peur, le masque fut aussi utilisé pour faire rire. Déjà, au moyen- âge, les troupes de théâtre utilisaient les masques pour déterminer le caractère des personnages. Les clowns, par leur maquillage, projettent la joie grâce à un sourire extrême et des couleurs voyantes.

Qui suis-je ?

L’une des plus grandes utilités du masque fut sans contredit sa faculté de dissimuler l’identité. On pense aux cow-boys avec leur foulard sur le visage, aux voleurs de banque avec leur cagoule ou leur masque ne laissant voir que leurs yeux.


Il ne faut pas oublier les grands héros masqués. Pensons à « l’homme au masque de fer », ce prisonnier retenu prisonnier à la Bastille qu’on a supposé être le frère jumeau du roi Louis XIV. 1

Qu’aurait été Zorro sans son masque ? Et Batman, son masque lui permettait sa double vie de héros et de milliardaire. Dans le film The mask, Jim Carrey est prisonnier d’un masque tribal magique, maléfique.

On a aussi vu des groupes s’identifier à un masque. Les membres du Ku Klux Klan, société secrète terroriste suprémaciste blanche des États-Unis, se cachaient sous leur tunique blanche et leur cagoule conique. Le groupe de pirates informatiques Anonymous utilise dans toutes ses communications un masque représentant un révolutionnaire de Grande-Bretagne. Le masque de Dali fut aussi beaucoup utilisé par les bandits de partout.

Mais il y a aussi un côté galant au masque, le Loup vénitien par exemple. Parfois tenu d’une main par une baguette, ne couvrant que le haut du visage, il fut en grande vogue pendant des siècles dans les bals masqués. On le voit encore dans les fêtes en Italie et dans les célébrations des morts au Mexique.


Le masque, ce protecteur

Le protège-visage peut devenir un élément vital pour l’humain. Depuis longtemps on s’en sert pour se protéger des éléments dangereux. Au moyen âge, durant l’épidémie de choléra, on repérait les aidants qui se protégeaient grâce à un masque de corbeau.

Puis, lors des deux grandes guerres, les soldats durent revêtir les masques anti gaz, puis anti armes bactériologiques. Avec la recrudescence des attentats à la bombe, on créa le masque des démineurs.

Le masque a sa place dans de nombreux métiers et activités. Il y a le masque du soudeur, celui du plongeur, celui du gardien de but au hockey, celui du policier anti-émeute, celui du politicien…


Mais ce sont les épidémies du vingtième et du vingt-et-unième siècles qui étendirent la présence du masque chirurgicale. Celui-ci, déjà en usage contre la pollution de l’air, vit sa présence se multiplier à la grandeur de la planète. Le masque chirurgical fut rapidement rehaussé d’une visière en plexiglass. Les grandes pandémies virent apparaître de multiples variétés de couvre-visages.


La burga

Bas les masques

Mais la vie n’a pas toujours été rose pour le masque. À travers les temps, il fut beaucoup contesté. L’Occident a longtemps reproché à l’Orient le fait qu’avec la burqa 2 , les femmes étaient masquées et qu’il s’agissait d’un dénie de leurs droits et libertés. Bien des gouvernements modernes ont interdit le port d’un quelconque couvre-visage lors d’un vote ou d’une entrée à la douane du pays.


Anti-masque arrêté à San Francisco 1918.

Lors des grandes pandémies, comme celle de la grippe espagnole en 1918, 3 de nombreux groupes « anti-masques » se constituèrent et protestèrent arguant que l’obligation du port du masque était une atteinte à leur liberté individuelle. Malheureusement, pour beaucoup d’entres eux, la liberté les rendit très malades et en fit mourir aussi.




Des masques pour tous

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Épilogue

Après réflexion, on réalise que notre visage est notre identité propre. Sans lui, nous ne sommes qu’un corps comme tous les autres. De sorte que porter un masque fait de nous quelqu’un d’autre; que ce soit comme sorcier, comme bandit, comme super héros ou comme humain ordinaire. Le masque est un message mais aussi une barrière et, sans doute, le pire masque qui soit est celui qui se cache derrière de vrais visages.


 

RÉFÉRENCES


Radio-Canada

Nouvel Observateur

Nouvel Observateur


Compléments d'informations :

Bibliothèque nationale de France



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