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René Goyette

Radeaux, bateaux, vaisseaux (2)



Les découvertes du moteur à vapeur et à combustion, à la fin du XIXe siècle, constituèrent des étapes décisives dans les progrès de la construction navale. Du Mississippi Queen au Wonder of the Seas, les vaisseaux devinrent des géants flottants. Jetons un coup d’écope dans la cale du sujet.



Moteur d'évolution

Les débuts de la motorisation des bateaux se firent grâce au moteur à vapeur. On l’avait utilisé pour déplacer des automobiles et des trains; on l’installa finalement sur des bateaux munis de roues à aubes. Le succès fut tel que sur le réseau fluvial du Mississippi à La Nouvelle-Orléans, des centaines de bateaux y assurent un service régulier de 1830 à 1870.1


À voile et à vapeur

En mai-juin 1819, le Savannah d'abord prévu comme navire à voiles puis équipé d'une machine de 90 chevaux-vapeur, effectua une première traversée de l'Atlantique en 25 jours partiellement à la vapeur. Il avait embarqué 75 tonnes de charbon et 25 tonnes de bois. Il venait d’ouvrir la voie aux grands transatlantiques modernes.

Les gros à vapeur

La taille des navires allant en augmentant, les coques en bois se fragilisent : l'apparition de coques en fer, à partir de 1845, puis en acier, remédie à ces problèmes.


Construit en 1858 à Londres, le Great Eastern, demeure pendant 40 ans le plus grand paquebot à vapeur au monde. Mais à partir du début du XXe siècle, la construction de nouveaux bâtiments prit un rythme effréné. Des centaines de navires, tous plus gros les uns que les autres, envahirent les flots de la planète. Et ces mastodontes, tous carburant au charbon, firent leur grande part de la pollution atmosphérique de l’époque.


Mais c’est la généralisation de l’usage du moteur diesel qui fit basculer l’échelle de grandeur des navires. Cette nouvelle puissance de locomotion fit naitre des monstres servant à transporter, du pétrole, des conteneurs et… des humains.


Les premiers géants

Le moteur à essence améliora substantiellement l’utilisation des navires. Grâce à ces nouveaux moteurs diesel utilisant un carburant liquide, tous les problèmes liés à l’utilisation du charbon furent résolus. Toutefois, même si le polluant charbon fut remplacé, le diesel resta lui aussi très polluant.


De majestueux paquebots apparurent sur tous les océans. L’amélioration des coques et l’augmentation exponentielle de la puissance des engins permirent à la navigation de grande envergure de s’étendre au monde. Les navires-monstres surgirent de tous les domaines.


La guerre, encore elle

Certains disent que le seul avantage des guerres, c’est d’accélérer l’évolution de certains domaines technologiques. C’est malheureusement vrai pour les techniques de conception des bateaux. Durant la Deuxième Guerre mondiale, on vit une production phénoménale de vaisseaux tous plus gros et plus performants.


En mai 1939, l’Allemagne, par exemple, construisit le plus gros cuirassé de l’époque, le Bismarck. Ce vaisseau de 823 pieds (250 m), était muni des toutes dernières technologies et d’une puissance de feu jusque là inégalée. La portée hors-norme de ses canons en faisait une cible inapprochable. Hitler voulait qu’il représente la supériorité de l’ingénierie allemande et la renaissance de la force navale nazie.


Cependant, après une ardoise de chasse comptant une dizaine de cuirassés alliés coulés, le Bismarck fut finalement coulé en mai 1941 par la British Navy. Seulement 115 des 2 221 membres d’équipage survécurent.


Aujourd’hui

On peut facilement deviner que la course à l’armement naval ne s’est pas arrêtée avec la guerre. Comme l’a dit le journaliste inconnu : « La paix, on ne sait pas, mais la guerre on sait qu’elle est toujours là ». En l’absence de guerre, les régimes nous rassurent en invoquant un principe défensif pour justifier la nécessité de forces armées.


Toutes les grandes puissances ont donc leurs gros jouets de guerre flottant d’un coin à l’autre du globe, tricotant des trajets de slalom entre les eaux territoriales des pays du monde. Parmi ces dizaines de géants maritimes armées, jetons un coup d’œil au plus gros de ces joujoux dangereux.


C’est moi qui a le plus gros…

Avec ses 332 mètres de long, le porte-avion américain USS George H. W. Bush peut transporter 5 000 membres d’équipages, 90 avions de chasse et hélicoptères. Il est considéré comme le plus grand porte-avion du monde, et le plus gros navire de guerre.


Le USS George H. W. Bush (3 images)


Commandé en 2009, le porte-avion nucléaire nécessita sept ans de construction. Le navire de 114 000 tonnes est propulsé par deux réacteurs nucléaires lui permettant de naviguer vingt ans sans faire le plein.2


Les deux réacteurs nucléaires du USS George H. W. Bush lui permettent de naviguer vingt ans sans faire le plein.

Pétrole, conteneurs

On peut presque dire que « naturellement » le commerce fut le véritable moteur de cette escalade en grandeur. Jusqu’alors, les plus gros bâtiments maritimes étaient des vaisseaux de guerre. À partir des années suivant la Deuxième Guerre mondiale, les progrès des technologies maritimes faits durant la guerre furent appliqués aux constructions des chantiers navals commerciaux.

Commencèrent à flotter des pétroliers gigantesques, des porte-conteneurs immenses. Les océans devinrent de grandes artères commerciales. Et, de temps en temps, une de ces bêtes obèses chavire et inonde la mer d’une de ses marées noires meurtrières.


Réservoir géant flottant

Le pétrole ne peut être transporté internationalement par aucun autre moyen que le navire. Afin d'augmenter leurs profits, les grandes pétrolières n’eurent d’autres choix que de construire des navires-citernes gigantesques.


Le Knock Nevis (anciennement également appelé Seawise Giant, Happy Giant et Jahre Viking) est un superpétrolier battant pavillon norvégien. Ses dimensions de 458,45 mètres de long et 69 mètres de large, en font le plus grand navire du monde. Sa capacité de charge est de 564 763 tonnes (les superpétroliers modernes typiques contiennent 280 000 tonnes).


Le poids total du monstre chargé est de 825 000 614 tonnes, ce qui, avec sa taille, en a fait le plus grand navire à avoir jamais navigué sur Terre. Son tirant d'eau à pleine charge ne permet pas au navire de passer non seulement les canaux de Suez et de Panama, mais aussi la Manche.3



Voyageurs

Mais la mer est aussi un havre de vacances. Bien que la fin du XXe et le début du XXIe siècle virent l’aviation commerciale transformer la notion de voyage, les croisières en bateaux continuèrent à embellir leurs offres de voyages-vacances. À la différence du périple en avion, les forfaits croisière en bateau vendent le paradis durant le voyage, les destinations devenant accessoires.


Des piscines, des centres commerciaux, des casinos, des amphithéâtres, des quinzaines d’étages, des centaines de chambres, des milliers de passagers, les paquebots d’aujourd’hui sont des villes-vacances flottantes. Visitons les cinq plus exubérants navires qui transportent le plaisir, le divertissement et un opulent bonheur.


Les cinq plus grands vaisseaux de croisière du monde sont tous construits par la Royal Caribbean International (RCI), une compagnie maritime américano-norvégienne. Elle est basée à Miami en Floride. Elle fait partie du groupe Royal Caribbean Cruise Line. Ses bâtiments sont (par ordre de grandeur) :




 

Quelques vagues dans les piscines et toutes les activités de vacances en vogue.


Et le gagnant est…

Le Wonder of the Seas, est le plus grand paquebot actuellement en navigation dans le monde; il peut embarquer jusqu’à 6 988 passagers.


Long de 362 m pour une largeur maximale de 63 m et 16 étages de hauteur, répartis dans 2 867 cabines ou suites. Les membres d’équipage, eux, sont environ 2 300. En mars 2022, le mastodonte s’élança pour sa première croisière : direction les Caraïbes, au départ de Miami.4


 

Épilogue

Du canot à deux places au paquebot de sept mille passagers, en passant par d'immenses bases militaires flottantes, le bateau est partout dans l’Histoire humaine. Autant qu’il fut utile, autant qu’il a pollué. Autant qu’il a aidé à créer des mondes, autant qu’il a contribué à détruire des civilisations.

Cependant, un grand avantage qui demeure pour tous vaisseaux qui flottent, c’est qu’ils pourront toujours utiliser le vent et les rames quand il n’y aura plus de pétrole et que l’électricité ne suffira pas.




Merci aussi à ceux qui n'ont pas lu.


 

RÉFÉRENCES


1

L'encyclopédie canadienne - Bateaux à vapeur


2

The Times of Israël - Le plus grand navire du monde


3

Le plus grand navire du monde est le Knock Nevis.


4




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