Les ancêtres ayant vécu durant les cent dernières années ont connu des changements comme on n’en avait jamais vu auparavant. Du galop de leur cheval aux premiers pas sur la lune, de l’électricité au nucléaire, du télégraphe au cellulaire, du journal papier à l’Internet, tout ça en une dizaine de décennies. Si cette course folle de l’évolution poursuit cette même envolée fulgurante, qu’en sera-t-il de notre futur ?
Le futur dans le passé
Logiquement, dans la préhistoire, l’homo pensus n’avait pas beaucoup de temps pour penser à demain. Juste de vivre au quotidien était une préoccupation constante. Demain apparut le jour où l’humain acquit assez de sécurité pour pouvoir s’arrêter et penser à plus tard.
Il commença à dessiner des graffitis de calendriers sur les murs. Jusqu’au jour où les Égyptiens commencèrent à illustrer le futur, par des images de l’avenir après la mort d’un pharaon. Chez les Mayas, d’étranges gravures dans la pierre semblent révéler des voyages dans l’espace.
L’inimaginable demain
Ce n’est pas nouveau que les penseurs imaginent le futur. Quelques-uns arrivèrent à prévoir ce qui
se produisit plus tard, mais la plupart étaient dans l’erreur. Soit que ce que l’on prévoyait était complètement faux, soit que ça arrivait, mais des décennies voire des siècles plus tard. Bien des prédictions, comme celles de Nostradamus, étaient tellement vagues, que tout un chacun les interpréta de façon à les associer à toutes sortes d’événements réels.
Pensons à Léonard De Vinci dont les projections finirent par se réaliser. George Orwell avec son livre 1984 dont le fameux contrôle de « Big Brother » s’approche de plus en plus de tous nos nouveaux numéros d’identification et autres systèmes de repérage de nos identités. Mais dans sa prédiction, Orwell s’était quand même trompé d’au moins 40 ans.
« Au milieu de l’ère industrielle, on imaginait l’avenir composé de gros, et très gros engrenages, d’immenses machines. On se trompait tellement. »
Demain tout sera petit
Au milieu de l’ère industrielle, on imaginait l’avenir composé de gros, et très gros engrenages, d’immenses machines. On se trompait tellement. L’avenir fut plutôt changé par quelque chose de très très petit : le transistor. Dès lors, tout se mit à rapetisser. Les téléviseurs partirent de meuble à appareil, les appareils radio devinrent lilliputiens, les ordinateurs maigrirent de grosses machines à petits appareils de bureau, les gros téléphones portables devinrent minuscules. Et le téléphone devint intelligent.
De l’électricité au satellite
Bien que l’électricité fût découverte à la fin du 19e siècle, cette nouvelle forme d’énergie permit une grande partie de l’évolution du 20e siècle. D’ailleurs, si on s’y arrête, l’électricité est la base de toute la vie moderne sur terre. Sans elle, plus d’éclairage, plus de communication, plus d’Internet, en fait pas mal tout s’arrêterait.
De paires en fils (électriques) l’électricité se maria rapidement avec le téléphone et la télé. Les fils servant à véhiculer le courant en vinrent rapidement à porter la voie et l’image. Au début , ils ne partageaient que les mêmes poteaux, puis ils utilisèrent ensemble les ondes et les satellites.
« Après l’invention du téléphone, le plus grand bond fut celui de la télévision. Aux sons, s’ajoutaient les images. »
De la télé à l’Internet
Après l’invention du téléphone, le plus grand bond fut celui de la télévision. Aux sons, s’ajoutaient les images. Plus encore, on pouvait voir ce qui se passait dans le monde de chez soi. Et, en prime, on nous offrit la publicité. Le petit écran fut l’ami fidèle de plusieurs générations et ne perdit rien de sa popularité même avec l’avènement du cinéma.
Mais l’arrivée d’Internet fit tout basculer. Même si Internet utilisait aussi l’écran comme affichage, son interactivité, sa capacité à se personnaliser à chaque utilisateur le fit dépasser tout autre moyen de communication. Le WEB affichait, communiquait, échangeait et finit même par nous parler.
Internet ne fit qu’une bouchée de la diffusion télévisuelle en l’englobant parmi ces contenus infinis. De sorte que le réseau des réseaux accapara toutes les formes de communication et cela sur toute la planète. Avec un accès à Internet, il est désormais possible de quasiment tout faire de chez soi. Un Big Brother puissant à notre portée, mais aussi un espion qui épie chacune de nos pensées et de nos choix.
« Donc (arrière-)grand-père a été au marché à cheval, puis en tracteur, puis en camionnette, puis en en avion, puis en en fusée, puis en capsule sur la lune, puis… dans une urne. »
Du cavalier à l’astronaute
L’une des plus grandes évolutions du 20e siècle fut sans aucun doute l’amélioration des transports. Ce fut un super bond que celui du cheval à l’automobile. Et dire que certains n’y ont pas crû. Au début du siècle, l’opinion sur l’apparition de l’automobile fut en général bien négative. On entendit : « C’est une très mauvaise chose, ça pue, ça fait du bruit et c’est dangereux. » « Il n’y aura jamais assez de routes pour que ce soit utile ! ». La réalité fait tellement mentir certaines présomptions que l’humain a parfois.
Donc (arrière-)grand-père a été au marché à cheval, puis en tracteur, puis en camionnette, puis en en avion, puis en en fusée, puis en capsule sur la lune, puis… dans une urne. Cent ans avaient passé si vite.
Science et conscience
L’évolution fulgurante des cent années précédant l’année deux-mille nous vint des découvertes faites par la science. De la découverte de l’ADN à la transplantation d’organe en passant par la création de la pilule contraceptive, la science fit faire un bond astronomique à la condition humaine, à sa santé, à sa survie. Même si parfois des découvertes furent utilisées à mauvais escient, les avancés scientifiques de ce siècle permirent l’invention de milliers de produits de consommation utiles, voire nécessaires.
« Bien sûr l’énumération de nos « nécessités absolues » varie selon où l’on vie sur la planète. Mais, déjà la technologie a atteint un sommet dans la liste des besoins essentiels de l’humain. »
Besoins essentiels ?
La liste des inventions du vingtième siècle dont nous ne pouvons plus nous passer est phénoménalement longue. Bien sûr l’énumération de nos « nécessités absolues » varie selon où l’on vie sur la planète.
Mais, déjà la technologie a atteint un sommet dans la liste des besoins essentiels de l’humain. Au moment d’écrire ces lignes, des milliards d’yeux sont fixés sur un écran, partout dans le monde, habillés ou pas, affamés ou pas, prisonniers ou pas, jeunes ou vieux, reliés par le résumé de la science du siècle entre leurs mains. Le cellulaire avant le pain.
Maslow, ce grand penseur, nous avait fourni sa pyramide des besoins humains; le vingtième siècle semble avoir complètement changé cette perspective. Certains commencent déjà à proposer de nouvelles pyramides des besoins modernes, la technologie y tient une grande place.
À gauche,la pyramide de Maslow, à droite la pyramide moderne.
Le futur impossible
Une chose est certaine, pour la plupart des grandes inventions du siècle dernier, on a toujours dit avant que c’était impossible. Donc, si on veut prévoir l’avenir, il nous faut penser à des choses qui nous semblent impossibles aujourd’hui.
Par exemple :
- La téléportation. On pourra aller d’un endroit à un autre instantanément. Ça mettrait fin à tous les modes de transport, de la bicyclette à la fusée en passant par l’auto. Une baisse astronomique de la pollution causée par les transports planétaires. Un nouveau mouvement général de tous les humains de partout à partout. C’est impossible ?
- De Nouveaux Mondes. Grâce à la télétransportation, de nouvelles planètes habitables deviennent accessibles. On pourra les visiter. C’est impossible ?
- La communication télépathique. On pourra communiquer, de près ou à distance, entre humains et animaux uniquement par la pensée. Plus de langue, plus de sons. C’est impossible ?
- Le retour aux sources. Après la pire des catastrophes, plus d’électricité, tout est détruit. On doit faire un jardin. C’est impossible ?
« À force de penser au futur, de ressasser le passé, on en finit par oublier le présent. »
Épilogue
Finalement, le futur étant rempli d’impossibilités qui se réalisent, il y a quand même beaucoup de possibles et l’humanus inventibulus ne cessera pas de chercher, de fouiller, de scruter, d’inventer que ce soit dans un futur qu’il s’imagine ou dans un avenir dont il croit de moins en moins.
À force de penser au futur, de ressasser le passé, on en finit par oublier le présent. La vérité est peut-être, comme le dit un proverbe chinois : « Il n’y a pas de passé, ni de futur, il n’y a qu’aujourd’hui. »
Merci aussi à ceux qui n'ont pas lu
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