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Parlons animal


La relation entre l’humain et le règne animal existe depuis le début des temps. Le rapport d’abord alimentaire devint ensuite vestimentaire, utilitaire puis amical. Une chose qui est certaine, c’est que l’animal eut une importance capitale dans le développement de l’humanité.


Bouffe et chaleur

Dans la série d’animation télévisée « The Flintstones » (Les Pierrafeu), on voit Fred travaillant dans une carrière aux commandes de son dinosaure. Le seul petit hic, c’est que l’homme apparut environ 65 millions d’années après la disparition des dinosaures.


Le premier véritable lien entre l’homo reflexus et la faune fut l’alimentation. On chassait de petits animaux et attrapait des poissons. S’ajoutant aux végétaux, la viande devint une partie importante dans le régime de l’omnivore. En prime, certains gibiers fournissaient une fourrure qui aida grandement la survie dans les régions froides.


Une amitié de restants

Ironiquement, le fait d’être mangé par les humains rapprocha les animaux de l’humain. En effet, bien des animaux se mirent à profiter des restes jetés par l’humain : ce premier rapprochement allait mener vers la domestication de certaines espèces.


« Il y a deux aspects de la domestication qu'il convient de distinguer : d’une part l’attirance que semblent éprouver certaines races pour l’homme et de l’autre part la faculté qu'ont certaines espèces de s’adapter à la vie et aux comportements humains. »

À l’issue de plusieurs études sérieuses, des experts affirment que le premier animal domestiqué fut le loup, dont une branche génétique accoucha du chien. Il y a deux aspects de la domestication qu'il convient de distinguer : d’une part l’attirance que semblent éprouver certaines races pour l’homme et de l’autre part la faculté qu'ont certaines espèces de s’adapter à la vie et aux comportements humains.



Tableau de domestication

Les recherches sur la domestication révélèrent des faits intéressants à propos de la « sociabilité » des animaux. À ce propos, le zoologiste Isidore Geoffroy Saint-Hilaire1 (1861) affirme que : « […] la notion de participation de l'animal lui-même à son propre asservissement, d'un « état actif » supposant « la possibilité de se plier à de nouvelles habitudes, la connaissance du maître, et par conséquent un certain degré d'intelligence ou d'instinct, et de volonté ».


À peu près à la même époque, l'ethnologue britannique Francis Galton (1865) classait le fondness for man – penchant [de certains animaux] pour l'homme – en seconde position des conditions de la domestication animale. […] la faculté qu'ont ces animaux de s'intégrer parfaitement à la vie des humains, au point d'accepter les contraintes et les servitudes que celle-ci leur impose. » 2


Le chien, premier ami

Le premier animal à s’être acoquiné à l’homme fut le chien. Les études situent la mutation du loup en chien entre 25 000 et 15 000 ans av. J.-C. Grâce a ses facultés particulières à s’adapter à la vie de l’humain, pitou devint rapidement, le meilleur ami de l’homme. Vivant ensemble, chassant et se nourrissant ensemble, l’association devint si solide qu’on finit par se demander si le chien n’avait pas une certaine intelligence au-delà de l’instinct.


« L'aboiement est le propre du chien ; le loup n'aboie pas. »

« […] en vivant aux côtés des hommes, les loups ont changé leurs comportements : ils ont appris à ne plus attaquer les troupeaux (mais plutôt les garder, éventuellement), ne plus chasser l'homme, mais plutôt chasser avec lui… Autre trait distinctif : l’aboiement. "L'aboiement est le propre du chien ; le loup n'aboie pas” souligne Jean-Denis Vigne.

“C'est un langage que le chien a développé dans sa vie en familiarité avec l'homme”.


Le loup et l'Homme partagent les mêmes territoires depuis plusieurs centaines de milliers d'années et entrent en compétition pour les mêmes proies : ce sont des chasseurs de taille moyenne qui s'attaquent à des proies de taille moyenne, qui ont une organisation sociale importante, qui ont un langage interne spécifique important et qui en outre développent des cultures (les loups, comme beaucoup d'autres animaux, n’ont pas les mêmes codes et comportements dans une meute d'Espagne que dans une meute d'Europe centrale - comme pour les hommes). »3

À cheval enfin

Après s’être mis copain avec le chien, il fallut plus de mille ans avant que le bipède monte sur le cheval. Mais aussitôt que le quadrupède accepta le cavalier, le monde changea radicalement. Cette domestication permit à l’humain d’accomplir des tâches pour lesquelles il n’avait jamais été assez fort et, enfin, il pouvait maintenant voyager plus loin, plus vite et sans se fatiguer.


« Bête de somme, ami fidèle du cowboy, véhicule de combat, vedette de course, le cheval tint un rôle essentiel dans l’histoire de l’humanité. »

Le règne de l’Equus caballus allait durer plus de 6 000 ans. Bête de somme, ami fidèle du cowboy, véhicule de combat, vedette de course, le cheval tint un rôle essentiel dans l’histoire de l’humanité. Curieux, intelligent, ce mammifère herbivore possédait, comme le chien, une faculté à s’adapter au comportement humain et à communiquer avec lui.


Ah ! la vache

C’est dans l’agriculture que la domestication a eu les effets les plus considérables sur la vie de l’humanus cumulus. Loin de la connivence avec chiens et chevaux, la domestication des volailles, du porc, du bœuf, de la vache, fut sans douceur et parfois même cruelle. Orientée vers l’alimentation, ces bêtes furent longtemps traitées comme réserve alimentaire de proximité, puis comme un bien de commerce, aujourd’hui elles alimentent des industries multinationales.


Des quelques buffles, des quelques chèvres, nous sommes passés à des fermes d’élevage de milliers, voire de millions de têtes. « En 2019, le Brésil compte le plus grand troupeau de porcs au monde, avec près de 200 millions de têtes, et est devenu le premier exportateur mondial. »5


« Avec 93 711 vaches, Almarai est sans aucun doute la plus grande ferme laitière saoudienne et même la plus importante au monde. Elle possède 2 750 employés répartis sur les 5 différentes unités de sa ferme gigantesque de 93 711 vaches (et 72 985 génisses), l'entreprise produit plus de 1 200 000 000 litres de lait par an. »6


La plus grosse ferme du monde (vidéo)7


La multiplication des super élevages éloigna l’homme de l’origine animale de sa nourriture et il finit par fermer les yeux sur le traitement sans scrupules fait à ces êtres avec qui il partage la planète.

Dompteurs et domptés

Mais ce ne sont pas toutes les espèces qui acceptèrent la domestication. On sait que la vaste majorité des animaux ont une vie sauvage et jamais on ne les a asservis. Exception faite de certaines bêtes que les cirques nous ont longtemps présentées. On a donc vu des lions, des tigres et bien d’autres félins sauvages faire « la belle » en surveillant le fouet du dompteur. Cependant, de temps en temps, le fouet se faisait mordre et le dompteur était mangé.


Avec le temps, les gros carnivores et les éléphants furent remplacés par des bandes de chiens savants qui présentaient des péripéties et des acrobaties surprenantes.


Le hall des célébrités

Au fil du temps, au même rang que les humains, le règne animal eut ses vedettes. Que ce soit dans les premiers livres et films d’animation pour enfants ou comme acteurs au cinéma, les animaux occupèrent une place de choix à l'écran et dans nos cœurs d'enfant.


Hall des célébrités

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Et le dieu Minou

On ne peut traiter du sujet animal sans parler de ce mammifère à poils exceptionnel. Le chat. Parmi toutes les espèces du règne animal, il est le seul qui, après avoir été domestiqué, a domestiqué l’humain.


« Ce petit quadrupède poilu comprit qu’il pouvait profiter de tout ce que l’humain peut offrir tout en conservant une indépendance frisant le snobisme. »

Ayant une faculté phénoménale à s’adapter au comportement humain, ce petit quadrupède poilu comprit qu’il pouvait profiter de tout ce que l’humain peut offrir tout en conservant une indépendance frisant le snobisme. L’un des points forts de sa connivence avec l’humain est le fait qu’il peut vivre à l’intérieur du foyer sans en sortir. Au contraire du chien qui, lui, ne va pas dans une litière et doit sortir fréquemment. De plus, laissé seul à la maison, le chat ne jappe pas et dort tranquillement.


Avec l’arrivée d’Internet, la « gente patte-menue » devint une vedette incontestée. Si on fait une recherche Google sur les sites de chats, on obtient 1 890 000 000 résultats. De toute évidence, avant le chien, minou est l’animal de compagnie le plus populaire sur la planète. Cléopâtre avait déjà compris l’originalité de ce petit être et elle avait toujours le sien près d’elle.

Et le gagnant est …

Depuis le début des temps, un seul animal arriva à dépasser l’homo bizarus en devenant millionnaire : Grumpy Cat. Vedette de Facebook avec ses 8 650 000 abonnés, Grumpy Cat a rapporté 100 millions de dollars en deux ans.


La chanceuse qui possédait Grumpy Cat*, Tabatha Bundesen, qui vit à Morristown en Arizona a dit au journalistes : « J'ai pu quitter mon travail de serveuse dans les jours qui ont suivi sa première apparition sur les réseaux sociaux et mon téléphone n'a tout simplement pas cessé de sonner depuis. »8

*décédée en 2019


Les célébrités d'Internet

Tableau chats web9


Mais la vie de vedette de Grumpy n’a pas toujours été facile. Son image a circulé partout, il a couru les studios de photos, les plateaux de tournage. Il a publié livres et articles reliés à son image, a joué dans un téléfilm de Noël. Il a même offert son nom et sa tête de déprimé à une marque de café. Mais, malgré ses millions, sa renommée, Grumpy Cat n’a toujours eu qu’un vrai plaisir, faire la gueule sur son coussin.


Épilogue

Finalement, le règne animal a nourri, habillé, protégé, supporté et accompagné l’humain. Il est curieux que l’homme ne lui ait jamais accordé une âme et a toujours refusé de le qualifier d’intelligent. Pourtant la faune a beaucoup de qualités que l’homme est loin d’avoir.

Les animaux ne font pas la guerre, ils ne mangent que ce dont ils ont besoin, ils ne s’entre-tuent pas entre frères et sœurs, ils respectent la nature et ne cherchent pas à toujours avoir plus de biens et de pouvoir. On ne les a jamais considérés comme intelligents, mais leur instinct n’a pas détruit la planète comme nous l’avons fait nous, les humains supposément supérieurs de par notre intelligence et notre âme.


Merci aussi à ceux qui n'ont pas lu.

 

RÉFÉRENCES



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